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HENRI SAULDUBOIS
Peintre montbéliardais    1898-1981

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ENTRE DEUX GUERRES

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Le retour            

Revenu à la vie civile, sa passion du dessin et de la peinture est toujours là. Mais il faut vivre. Soutenu par sa famille, encouragé par des amis, il reprend ses études. On le verra à Melun en 1922.             

Pour commémorer la victoire de la guerre 1914 - 1918, les anciens combattants plantent “l'arbre de la victoire”, place de la mairie, Montbéliard. Ce fait nous est restitué par un de ses dessins. Il avait croqué la scène…… Avec humour ! Mais ce sont des photographies, prises en 1970, qui nous racontent la fin un peu triste de ce vénérable peuplier de 50 ans, dont les racines menacent l'asphalte de la place et même, paraît-il, le socle de la statue de Georges Cuvier. De bonnes raisons pour le faire disparaître.  
            
Lors de la venue à Montbéliard de Poincaré, président du Conseil de la république, le 16 juillet 1922, un arc de triomphe est dressé au carrefour des XIII cantons portant l'inscription en patois: “Qu'ai feuche lou bienvenu” (Nous vous souhaitons la bienvenue).
Henri Sauldubois est passé par-là !             

Dans ce quartier qui était aussi le sien, faut-il le rappeler, il réalise l'enseigne de l'hôtel du Lion Rouge, accrochée à l'élégante passerelle enjambant la Lizaine, aujourd'hui recouverte.   

Monsieur Blazer dans son ouvrage : “Transformations montbéliar-daises”, édité en 1932 mentionne cette réalisation, en écrivant :    
      Où rugit en silence le lion d'Henri Sauldubois”.

C'était, il est vrai, un impressionnant lion rouge qui se pavanait au-dessus de la rivière !             

Le 9 novembre 1924 voit l'inauguration du monument aux morts de la guerre 1914 -1918 par le général Gouraud, aux pieds du château. C'est Armand Bloch (sculpteur montbéliardais et grand-oncle de Maurice Bloch, marbrier) qui réalise le monument, déplacé, depuis au square Paul de Riesener. Il est également l'auteur du Saint Joseph, statue de bois, visible à l'église Saint Mainboeuf, dans la chapelle de droite. Le dessin du programme est signé H. Sauldubois. Sur le monument, on peut lire: "Montbéliard à ses enfants". Une banderole dessinée sur le programme réplique: "Morts, nous restons vivants au cœur de la cité".   


L'installation

 Le 16 mai 1925, il prend pour épouse mademoiselle Lucie Schenberg, née à Montbéliard elle aussi et septième enfant d'une famille de douze. Le jeune couple s'installe au n° 6 du faubourg de Besançon, au-dessus de l'épicerie familiale. Comme il faut "faire bouillir la marmite", le jeune marié se lance dans divers travaux de décoration. L'en-tête des factures du moment annonce:   

                  -   Peintre en décors

                  -       Dessins - Décors pour théâtres et fêtes

                  -       Composition d'affiches et dessins de publicité

                  -       Enseignes ordinaires et décoratives

                 -   Ornements de style - Faux-bois - Marbres

 L'éventail est large et les possibilités nombreuses !

Il travaille pour différents entrepreneurs de la ville, Wendling, Gallizia, etc.. Puis il monte son entreprise. Il achète en 1929 une maison au 49 avenue des Alliés à Mr Georges Belfils, charpentier de son état. Georges Belfils avait construit cette maison en 1872 sur le "pres de la Mouchotte".

Henri  s'associe avec M. Charles Guigon qui prend en charge les travaux de plâtrerie et peinture. Les autres activités de dessin et de décoration restent à l'actif d'Henri Sauldubois. Cette association dure quelques années. C’est là que Janine naît,  puis six ans plus tard, Andrée, sa sœur cadette.             

Bien connu, maintenant, il est demandé pour des travaux d'enseignes, de décorations, par les nombreux commerçants d'alors, ainsi que, pour les différentes festivités et foires artisanales : sa créativité et son coup de crayon sont appréciés ! A Montbéliard se développe une activité très importante. Il est vrai que l'usine Peugeot à Sochaux et les petites industries du Pays, la brasserie de Sochaux (1843 - 1955), drainent déjà beaucoup de monde.             

La maison de l'avenue des Alliés, achetée au menuisier-charpentier Belfils, reçoit donc le jeune couple. Les ateliers s'y rattachant conviennent tout à fait pour tous les travaux, si divers, qui s'y réalisent. C'est alors encore la périphérie de la ville, mais aussi la rue des artisans et commerçants, cafetiers, entrepôts, toute voisine de la gare des marchandises (disparue en 1943) et du "Coinot", si pittoresque quartier d'alors. Il s'est érigé en commune libre et possède ses journaux, presse plutôt marginale et satirique. Ils ont pour nom "Le Petit Teufion", "la Cancoire de la Rouchotte", "l'Antiseptique", "Oye-voi ou le cry de Montbéliard", "le Quinson du Coinot" et "le Virlitou".   

Pour les non-Trissus et les nouveaux montbéliardais, quelques traductions sont à faire.

           - Virlitou: petite toupie à 6 pans que l'on activait en la tournant entre les doigts et qui servait un peu comme les dés aujourd'hui. 
            - Coinot: petit coin, surnom d'un quartier de Montbéliard.  
            - Teufion: punaise, c'est aussi le sobriquet des habitants d'Héricourt.  
            - Cancoire: hanneton.  
            - Quinson: cri aigu, comme le pinson.             

En parlant du "Virlitou", comment ne pas évoquer Marcel Richardot, brillant professeur, poète et conférencier. Une sérieuse amitié le lie à Sauldubois et donne naissance au projet commun d'un album: "Les Trissutises" que ce dernier devait illustrer. Malheureusement, Richardot décède prématurément et ce projet ne voit pas le jour.     

Le "Virlitou" est agrémenté des caricatures de Sauldubois. Un dessin du 10 octobre 1930 nous fait connaître les membres du gouvernement de la République du Coinot. On y reconnaît notamment messieurs Boëglin, l'imposant maréchal-ferrant, Maziman, propriétaire du café hôtel restaurant du Coinot, Hantz, boucher charcutier, spécialiste de la saucisse de Montbéliard, etc.…

Il propose ses oeuvres aux regards du public. Comme toutes les années, Mr Receveur, conservateur du musée Minal d'Héricourt (70) organise une exposition de peinture au bénéfice d'une oeuvre de bienfaisance.En 1933, il fait appel aux peintres régionaux.
La diaichotte va au marché exposé musee minal d'Hericourt
La diaichotte vends ses oeufs au marché, exposé au musee minal Hericourt
Les deux diaichottes d'Henri resteront accrochées aux cotés de Jouffroy, Bourlaud, Delarbre, Roz, Ethevenaux, Cordier, Garnier, Templeux, Marconnet, De Roux-Champion, De Siblot, Mammés, Besancenot, Freset, Desgranges, Beuret, Poivre, Hofer, Chaillet, Potier, Nelaton et Mlles Lamboley et Lods. 

Un an après la disparition de notre artiste, l'Est Républicain dans son édition du 2 septembre 1982 et sous la plume de J.P. Germonville, à la rubrique "un quartier, une histoire" publie un de ses dessins de quelques-unes des figures bien connues du Coinot: Paul, le frère de Georges Hantz, tous deux bouchers charcutiers et Bull, ancien propriétaire du café du 14 juillet.            

Les années passent... Les dessins restent. Quels témoignages!   

L'avenue des Alliés jouit aussi d'une certaine animation : à l'angle de la rue de l'étuve, pratiquement à l'emplacement du C.I.A.L. d'aujourd'hui, on trouve le café Ruffier avec son jardin et sa terrasse, devenu plus tard hôtel de France. Puis viennent les établissements des frères Sittler, négociants en vins, spiritueux et eaux gazeuses, puis l'impasse de la Rouchotte (aujourd'hui ouverte depuis les travaux d'aménagement et de couverture de la Lizaine), les entrepôts Mégnin d'où s'échappent des odeurs de fer et pour cause, c'est le lieu de stockage des grosses ferrailles. Les ateliers du menuisier Marini font suite et lorsque les portes sont ouvertes, ce sont des senteurs de bois qui s'exhalent. Ils sont suivis des réserves de la Coopérative  Agricole qui laisse entrevoir des sacs rebondis de grains: blé, avoine, etc…   

La maison d'habitation et les ateliers de Fernand Bloch, sculpteur et marbrier bien connu, jouxtent ces entrepôts. Il me souvient de sa figure affable, de sa barbe florissante, de sa voix grave et calme. Je ne peux m'empêcher de mentionner les deux portes si joliment sculptées, animant la façade de la maison, dont une spécialement, comportant une tête de lion. En fait c'est la seule entreprise de la rue encore en activité, puisque le flambeau a été repris par le fils de Fernand, Maurice, premier ouvrier de France en taille de pierre (1965). C'est dans un accident de la route, en revenant d'un chantier, le 23 juillet 1992, qu'il trouve la mort à Pont de Roide. Depuis, l'immeuble a vu passer différents repreneurs.             

Qui se souvient des établissements Latscha ? Ils sont voisins de la propriété Bloch. On peut y voir déambuler les voitures à chevaux, peintes en jaune et tirées par de belles bêtes grises pommelées. C'est Monsieur Latscha père qui est à la tête de l'entreprise. Il a recours à l'inspiration et au travail de Sauldubois pour réaliser une publicité sur la façade de son garde meuble regardant la route d'Héricourt, devenue depuis la libération, rue du Général Leclerc. C'est une immense diaichotte emportant à grands pas une cafetière et une horloge comtoise : symbole qu'au pays, on trouvait déjà un transporteur compétent ! Après la débâcle de 1940, qui voit la mort de Monsieur Latscha, tué dans la côte de Bondeval en évacuant ses chevaux lors de l'avance allemande, ses fils reprennent la "maison", c'est-à-dire l'entreprise. On se motorise. Derrière les véhicules, on peut lire: "Cornez, notre chauffeur prendra sa droite". (Pour corner, c'est à dire avertir, on utilisait un objet comprenant une poire en caoutchouc activée à la main qui envoyait de l'air dans une corne. C'était l'ancêtre du klaxon). On était courtois en ce temps là ! Une publicité datant de 1942, stipule : "Latscha, par route et par fer".  

 

Au n° 47, c'est chez Tonna, le rétameur. Là, ce sont des odeurs d'acide sulfurique qui nous parviennent. Les ustensiles sont d'abord décapés puis trempés dans le bain d'étain fondu. Ils en ressortent tout beaux, luisants, comme neufs. L'épouse de Monsieur Tonna répare les ombrelles et parapluies, tout en chantant des refrains italiens, souvenirs de son enfance. Un jour est consacré à la "chine", terme un peu populaire pour dire que Monsieur Tonna parcourt les différents quartiers de la ville et même les villages d'alentours. Il quémande et se fait remettre pour l'étamage les couverts, louches, pots à lait, moulins à légumes, bouillottes, paniers à salade, sans oublier les parapluies pour son épouse. Le travail effectué, il le reporte lui-même, de la même manière qu'à l'aller, à l'aide d'une charrette à 4 roues en bois, supportant un panier tressé, la même que celles utilisées par les diaichottes de la vallée du Rupt, pour apporter les denrées à vendre au marché : la voiture à panier.         

Nous arrivons au 49, (j'y suis née). Une treille prospère sur la façade sud. C'est une maison en pierre aux encadrements de fenêtres en grès. Un agréable jardin faisant suite à la cour descend jusqu'à la Lizaine. On y trouve des lilas mauves et blancs, un noisetier, un prunier mais surtout un cornouiller qui se couvre de fleurs jaunes au printemps, donnant de petits fruits rouges allongés à la saveur aigrelette, les cornouilles. Une gloriette en croisillons de bois vert pâle le précède. Les ateliers situés au nord sont agrandis lors de l'installation de notre père.… Adieu ! prunier et lilas !             

Puis vient la propriété de M. Bloch-Parnin, également marbrier, son atelier jouxte notre maison. Il sera détruit plus tard, à la même époque qu'une maison de bois abandonnée. La maison d'habitation, belle demeure avec son jardin, est encore habitée par Jean Bloch, jusqu'à son décès en 1986. La propriété a été rachetée ensuite pour abriter les bureaux de M. Guy Bêche, député du Doubs et, aujourd'hui, ceux de Pierre Muscovici député européen. Ensuite, ce sont les bureaux et divers entrepôts de la coopérative agricole, longtemps tenus par Jeangeorge. La glacière est leur voisine, grande bâtisse bordeau, abritant des pains de glace. Puis viennent les jardins et l'immeuble Cannel. Le rez-de-chaussée est aujourd'hui occupé par une boucherie.             

Nous arrivons au pont Blum traversant le Lizaine. Il est endommagé lors de la dernière guerre 39 - 45. Les travaux d'extension de l'avenue des Alliés l'ont fait disparaître et l'usager actuel se rend à peine compte qu'il passe au-dessus d'une rivière.             

La ruche bourdonnante qu'est alors la cité, voit se dérouler bien des fêtes, des commémorations, inaugurations, foires-expositions artisanales, salons des artistes montbéliardais.             

En ce qui concerne notre père, le dessin, la peinture sont toujours bien vivants. Il fixe des endroits pleins de charme, aujourd'hui plus ou moins disparus ou modifiés: les bords de l'Allan avec ses saules, le Grand Goulot - aujourd'hui englobé dans les usines Peugeot à Sochaux, la promenade des fossés, une vue sur le Mont-Bart et Saint-Mainboeuf, prise du Cavalier, le moulin de Raynans etc..             

            Notre Pays de Montbéliard et le football ont toujours été un peu complices.   Avant  les  éclats  et  la  renommée   de  l'équipe  sochalienne, d'avant la seconde guerre mondiale, l'A.S.V. (association sportive de Valentigney), fait parler d'elle. On la trouve en finale de la coupe de France de football à Paris le 9 mai 1926 (battu 1 à 0 par Marseille) . Des dessins d'Henri Sauldubois immortalisent l'événement et nous laissent les noms des valeureux joueurs de ce jour glorieux : Entz, Simonin, Lovy, Goll (capitaine), Rigoulot, Richard, Chavey, Haenny, Van Pratt, Gredy, Schaff.

Le dessin paraît dans le "Petit Parisien" du 9 mai 1926.

            
Un autre dessin, pour le banquet du vélo-club montbéliardais du 14 décembre 1926, nous montre ces Messieurs se rendant au banquet en grand-bi. L'humour est toujours présent avec Henri Sauldubois. Il se manifeste une fois encore, en novembre 1927, alors qu'Emile Blazer, nommé conservateur du musée, se penche sur les misères du château et entreprend la rénovation de la  toiture d'une des tours. Le dessin nous le montre s'arc-boutant de toutes ses forces, pour retenir le château qui est près de s'écrouler et le caricaturiste de rappeler les premiers mots de l'opérette du Roi Trissu: "Nous, Trissus dont le cœur généreux..."

            Ce dessin paraît dans le journal local "L'Avenir Montbéliardais" du 3 décembre 1927.         

Pour le 21ème   anniversaire de sa fondation, en 1927, l'association des commerçants et industriels du Pays de Montbéliard fait appel à lui pour réaliser la jaquette de son bulletin officiel : le château est toujours là et déjà au loin se profilent les cheminées des usines...   

1927 est vraiment riche en manifestations de toutes sortes. A noter, les fêtes rustiques du 18 septembre à Bart sur le Rupt ! Patois et diaichottes sont au rendez-vous.                         

L'union des sociétés de familles nombreuses d'Audincourt prend en charge l'organisation de la fête Nationale des Mères des 2 et 3 juin 1928. Monsieur le sous-préfet de Montbéliard en est le président d'honneur. Une fois encore, c'est Henri Sauldubois qui illustre le programme officiel, joli programme vraiment, tout entouré de têtes de bambins aux expressions si différentes et où une jeune maman est mise à l'honneur. Très pratique aussi, ce programme mentionne les heures des tramways de la vallée d' Hérimoncourt : le fameux et bien connu T.V.H. On pourra retrouver son histoire dans "le Pays de Montbéliard au bon vieux temps" de Pierre Grillot (illustrateur ? Henri Sauldubois. Editions Rayot-Dépoutot 1967)    


Les décors de théâtre sont aussi de son ressort : plusieurs fois il a l'occasion de le démontrer. En 1926/27, il prête son concours à l'équipe théâtrale de "là-haut", issue de la paroisse Saint-Mainboeuf de Montbéliard. Différentes oeuvres y sont interprétées; Jederman, des œuvres de Labiche, Eugénie Grandet en 1934. Comment ne pas nommer les acteurs passionnés que furent Mademoiselle Nicod, Messieurs Pierre Andréani, Thomas, Raymond Henri, Albert Schenberg dit Schœpec (le roi du rire) et beau-frère d'Henri Sauldubois, Marcel Belorgey, Stemlin, Raymond Maillot, Joseph Hilaire, Lehmann, sans oublier les accessoiristes et machinistes ! Une sortie amicale clôture l'année. On prend le car de bon matin et en route, soit pour l'Alsace, les Vosges ou le Jura. C'est au cours d'une de ces sorties que le coup de crayon et l'humour de l'artiste se révèlent encore une fois. Le petit déjeuner est l'occasion d'un arrêt, en Alsace, ce jour là. En quittant le café, Henri Sauldubois, d'un coup de craie (il en a toujours dans sa poche) esquisse le portrait du cafetier sur la vitre de la porte. Stupéfaction du patron qui fait rentrer Henri et tout le monde en disant tout heureux: "C'est ma tournée !". Anecdote relatée par les nombreux témoins.             

En 1929 a lieu la première "Foire-Exposition Artisanale" organisée au château par l'association des "Commerçants et Industriels du Pays de Montbéliard". En date du 6 février, un appel est lancé aux bonnes volontés par voie de presse. Elles sont nombreuses. Le journal local "Le Pays de Montbéliard" annonce l'ouverture de l'exposition pour le 22 juin. La plaquette du programme est évidemment signée H. Sauldubois. Cet événement, d'une durée de 2 semaines, est riche en démonstrations de toutes sortes : conférences économiques, défilé de voitures et autos fleuries, concert symphonique, visite du château guidée et commentée par Monsieur Blazer, meeting d'aviation etc...            

L'exposition présente les oeuvres du marbrier F. Bloch, les appliques en fer forgé et lustres de Roger Zenner, une salle à manger par les menuisiers-ébènistes Marini et Brugnogni, les stands Peugeot avec un ensemble de cycles, les outils des "Fils de Peugot-Frères" et tant d'autres encore. La relation en est faite par le journal "Le Pays de Montbéliard en ces termes: "Un banquet clôture cette grande manifestation, les applaudissements saluèrent tous les nombreux orateurs, puis notre compatriote et ami Henri Sauldubois eut la généreuse idée d'offrir quelques-unes unes de ses caricatures pour la caisse de l' Ecole Pratique".

Un dessin à la plume, toujours plein d'humour nous fait connaître les responsables du comité d'organisation et les notables. Ils avaient nom :

Mademoiselle Peteuil, Messieurs Canel, Weill, Goutherot, Damery, Blazer, René Leloup, Monnot, Dorian, Richardot, Bloch, Walch, Tassion, Vannière. (croquis page 24)             

Vingt-cinq ans après, soit en 1954, le journal local "Le Comtois" fait mémoire de cette fameuse Foire-exposition Artisanale: "Ceux qui se souviennent de la première Foire-exposition Artisanale de 1929, retrouveront ici un dessin publié à l'époque et dû au crayon de l'artiste montbéliardais Sauldubois".             

Cet autre montbéliardais, Marcel Richardot, professeur, conférencier et poète compose une longue poésie à l'occasion de cette Foire-exposition, ainsi intitulée : Aux artisans, de tout cœur.   

Ce sont de nombreuses strophes qui parlent de son rêve : l'apparition de la Princesse Sophie-Dorothée. Je ne puis m'empêcher de vous en citer une, puisqu'elle touche notre artiste : 

       "Où je vis onduler la démarche enjôleuse   
          De mes dames d'honneur, je vois
        S'enfuir éperdument devant la pétroleuse (1ères autos à pétrole)  

        La diaichotte à Sauldubois."             

Cette année 1929 génère décidément bien des festivités : elle voit encore le concours de gymnastique, les 27, 28 juillet 1929 ; 25 sociétés régionales y participent, accompagnées par l'harmonie municipale : les Enfants de Montbéliard. C'est encore Henri Sauldubois qui illustre le programme.            

Un saut de quelques années nous amène en 1932. Cette année-là, on commémore le centenaire de la mort de Georges Cuvier (du 9 au 14 juillet 1932). Les fêtes ne passent pas inaperçues. Tous les détails nous sont donnés dans le premier tome de Monsieur Pechin (auteur éditeur): "Emile Blazer - souvenirs Montbéliardais" (1977). Henri Sauldubois y collabore de tout son cœur d’enfant du pays avec Jules Vittini "Celui-ci vécut une vingtaines d'années au Pays de Montbéliard. Ancien élève des Beaux-arts de Milan, il créa une école de peinture au château, puis un atelier de décor de céramiques". (Est Républicain du 17 janvier 1988).


Le programme du centenaire, donne les précisions suivantes:  

            "Les décors de la ville ont été conçus par les peintres Sauldubois et Vittini qui se sont attachés à reproduire des documents scientifiques qui, mieux que toutes autres ornementations fantaisistes, feront connaître à tous l'œuvre formidable du grand Cuvier dont Montbéliard s'honore." 

Centenaire naissancede Cuvier fétée à Montbéliard en 1932

Les décors en cours de finition dans l'atelier d'Henri Sauldubois, avenue des Alliés
Les décors en ville


 De fait, les décors de la rue Cuvier sont impressionnants. Ils rappellent aux moyens de différents arcs de triomphe, les travaux de Cuvier, créateur de la paléontologie et de l'anatomie comparée. Sur ceux-ci, faits de calicots tendus à double parois et éclairés intérieurement, sont brossés des animaux préhistoriques. C'est grandiose, tout comme l'œuvre du grand biologiste ! Cuvier publia en effet 142 mémoires, rapports, sur la zoologie, le règne des vertébrés, les mammifères, les oiseaux, les reptiles, un volume d'Anatomie et Physiologie comparée, géologie etc. (Ces renseignements sont donnés dans le fascicule édité en 1969 pour le bicentenaire de la naissance de Cuvier).             

Le célèbre mammouth, reconstitué par Emile Blazer, participe au défilé dans les rues de la ville. Et le soir du mémorable dimanche 10 juillet 1932, l'harmonie "Les Enfants de Montbéliard" donne un concert très apprécié.   

Je me souviens de l'effervescence de ces journées : ces messieurs travaillent fiévreusement et passionnément ; c'est aussi un réel plaisir pour eux, je crois. Ils en font de même pour les décors de théâtre à l'occasion de la venue de la troupe de l'Opéra Comique de Paris se produisant le 9 juillet 1932. Elle interprète l'œuvre de Jean Richepin et Xavier Leroux :"Le Chemineau".  

Il faudrait plusieurs volumes pour décrire les multiples activités d'Henri Sauldubois. Quel commerçant, industriel de Montbéliard et autres lieux n'a recourt à sa compétence ?


Henry Sauldubois : 24 septembre 1898-28 avril 1981 : tout simplement montbéliardais / (Janine et Michel Pélier). - Bart 25420 Déposé 2001. - 61 p. : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm.
Titre de couv. : "H. Sauldubois, peintre témoin de son temps". - DL 01-23669 (D4). - 920 (Br.) : 150 F.
Sauldubois, Henry (1898-1981) -- Biographie
BN 02686124   01-48063

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