HENRI SAULDUBOIS Peintre montbéliardais 1898-1981 |
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La vie
familiale compte aussi beaucoup. Moi Janine, la fille ainée d'Henri Sauldubois, je me marie en 1952. Son gendre,
Michel, est
le fils de Jules Pélier, connu surtout en tant que rebouteur à
Sainte-Suzanne.
Il devient grand-père d'une petite-fille nommée Laurence. Trois ans
plus tard,
l'arrivée d'un petit François le comble de joie car il y avait beaucoup
de
représentantes de la gent féminine autour de lui : son épouse, ses deux
filles
et deux belles-sœurs Marthe et marguerite demeurant dans la même
maison, au
rez-de-chaussée. Ce petit-fils est donc accueilli à bras
ouverts !
En 1961
c'est sa seconde fille Andrée qui se marie à son tour, épousant un
parisien,
Roger Dartois. Elle quitte Montbéliard pour Paris mais revient quelques
années
plus tard au Pays.
Le 2
septembre 1965, le journal "Les Dépêches" annonce : "Un
demi-siècle de toiles et dessins, le peintre Sauldubois exposera ses
oeuvres
pour la première fois cet automne". Le préambule disait : "M.
Sauldubois est une figure montbéliardaise bien connue. On le rencontre
un peu
partout peignant des enseignes ou reproduisant des slogans. Cet homme
jovial,
très alerte, à qui, malgré ses cheveux blancs et son visage buriné, on
ne
donnerait pas son âge. Mais peu de gens savent que M. Sauldubois est un
peintre
de talent."
Voici
donc que la bombe est lancée : une exposition Sauldubois à l'automne !
Il y a
déjà quelques temps que l'idée lui courait par la tête. Parents et amis
d'ailleurs lui lançaient souvent en forme de boutade : "Alors, quand
donc
vas-tu ouvrir tes cartons ?" Son ami et camarade de classe, Lucien
Dépoutot,
libraire bien connu et bien d'autres intimes, comme René Sauter et
Maurice
Bringard le poussaient dans ce sens.
Le 5 novembre 1965, la presse locale intitule un article "La saison picturale s'ouvrira demain avec trois expositions". Le célèbre dessin de la libération fait pendant à une photo du peintre, en pleine action dans les rues de Montbéliard. De fait, l'émulation opère et le samedi 6 novembre, trois expositions s'offrent aux Montbéliardais:
Henri Sauldubois: un figuratif du pays, Le carton de notre père est ainsi libellé: Il
est heureux que ce soit là, dans ce
bâtiment des Halles qui vit se dérouler ses années d'école primaire,
qu'ait
lieu cette exposition. Heureux qu’il puisse accrocher ses productions
récentes
mettant en valeur le Pays! Un
compte-rendu de "l'Est Républicain"
du 8 / 11 / 65 nous donne un aperçu de ces trois
expositions dans une
rubrique intitulée: "En parcourant les galeries montbéliardaises".
Les "Dépêches", autre journal local, dans la rubrique "La vie
des arts" écrit: " La ronde d'après-midi autours des vielles
Halles". Prenant
à contre-pied la tendance du moment, consistant à produire une peinture
très
épurée et même abstraite, Henri Sauldubois dit avec son humour habituel
:
"On a assez parlé de dépouillement, moi, je repouille". Les
chroniqueurs locaux employèrent les termes suivants pour qualifier son exposition :
"figuratif du Pays,
dessinateur et coloriste, peintures de genre, peintures de mœurs –
Impressionniste modéré" Le reporter photographe saisit le moment où Henri Sauldubois accueille Pierre Jouffroy, peintre montbéliardais, lui aussi et dont on connaît la renommée. Il intitule ainsi son cliché: "Cachottier de talent, M Sauldubois a surpris agréablement tous ses visiteurs". Parmi ceux-ci, sans oublier les amis de toujours, il a l'extrême plaisir de la visite de son presque voisin et ami Fernand Bloch, marbrier et sculpteur. Les deux hommes se comprenaient bien. Les visiteurs, nombreux, ne peuvent s'empêcher de poser la question : "A quand la prochaine ? "Non
loin de là, bien qu'automobiliste prudent, il a faillit avoir un
accident de la
route... Cela fait réfléchir.. Il a l'occasion d'en parler avec Georges
Dupuy,
délégué de la prévention routière du Pays de Montbéliard. Les idées
faisant
leur chemin, deux dessins voient le jour : l'un indiquant les erreurs à
éviter
en conduisant, l'autre, symboliste et plutôt macabre: la grande
faucheuse vous
attend derrière un arbre dans un splendide virage; gare à vous si le
négociez
trop rapidement ! Ces dessins furent d'ailleurs présentés à la
prévention
routière à Paris.
En
cette fin d'année 1967, deux ouvrages bien différents, mais chacun
écrit par un
enfant du Pays, paraissent; ils sont édités par la librairie
Rayot-Dépoutot.
Ils ont un point commun, le recours au même illustrateur : Henri
Sauldubois. Le
premier à paraître est signé Georges Mettetal. Il a pour titre : " Le
second est l'œuvre de Pierre Grillot, né à Beaucourt, fixé à
Aix-en-Provence et
qui n'oublie ni ses racines, ni ses souvenirs. Il conte tout cela dans
"Pays de Montbéliard, au bon vieux temps", préfacé par Georges
Becker. L'illustrateur nous ressuscite, pour la couverture,
l'inoubliable TVH,
le fameux tram de la vallée d'Hérimoncourt.
Une
autre parution en 1968 : Mettetal
et Cusenier publient "Le Groupe-Tito, de On prépare, en 1969, le bicentenaire de la naissance de Georges Cuvier, pour les 7 et 8 juin très exactement. Cela nous vaut encore d'excellents calicots d'animaux préhistoriques dus aux pinceaux de mon père : sept calicots tendus en travers de la rue principale ou grand'rue, devenue d'ailleurs rue Georges Cuvier, donnant vie à l'œuvre du célèbre naturaliste. M.
André Boulloche, le député-maire de Montbéliard, alors en exercice,
adresse la
lettre suivante à notre décorateur:
"Les
lettres de gratitude que m'ont adressées les diverses personnalités
présentes,
témoignent de la parfaite réussite de ces deux journées, réussite à
laquelle
vous avez largement contribué en assurant la décoration de la ville".
Une
exposition est organisée à la maison Rossel, aujourd'hui hôtel Sponeck,
du 5
juin au 10 juillet 1969, avec la participation d'une cinquantaine de
peintres,
artistes dont Henri Sauldubois. Il présente trois œuvres, typiquement
montbéliardaises, dirais-je : la place Saint-Martin (pastel), la maison
Rossel
au dégel (huile), et "Souviens-toi", en patois,
"Révise-t-en" (fusain et sanguine). C'est le bouèbe et la diaichotte
égrenant leurs souvenirs... Ils ne sont pas sans me remettre en mémoire
le
poème de Ramuz.
En bien
des circonstances encore, il est fait appel à ses compétences de
"concepteur-dessinateur". Ainsi en 1972, la commune libre de
Vieux-Charmont déplore un manque : elle ne possède pas, comme les
autres
communes voisines, d'écusson. Il est ainsi fait appel à M. Frédérique
Mulhenheim, alors archiviste de la ville de Montbéliard et à Henri
Sauldubois,
artiste peintre connu. Après de nombreuses recherches, l'écusson dont
s'enorgueillit Vieux-Charmont est créé : avec les deux bars (poissons),
il
signifie appartenance au Comté de Montbéliard. Il rappelle aussi que la
bourgade possédait un moulin à grains, d'où la roue à aubes, et bien
plus tard
qu’elle aura une vocation industrielle et horlogère, d’où les roues
dentelées.
Les
années s'envolent et en ce mois de novembre 1974, notre bonne ville
fête le
trentième anniversaire de sa libération. Seule, une personne ayant vécu
ces
moments douloureux et glorieux tout à la fois, pouvait ressusciter de
tels
événements. Souvenirs, recherches, imagination, ainsi naquit le dessin
signé Henri
Sauldubois sobre et riche de symboles pour l’émission philatélique
commémorative. Le château est là, bien sûr, mais aussi l'écusson "Rhin
et
Danube" de la première armée française (celle qui a libéré le Pays), le
monument du maquis du Lomont, Depuis
trente années, les chaînes de l'occupation ont été brisées, nous
connaissons la
liberté. Les mentalités ont évolué et changé. Des
échanges amicaux se font avec les ennemis d'hier, des
villes sont
jumelées. Montbéliard, ancienne possession wurtembergeoise, devient
tout
naturellement la sœur jumelle de Ludwigsburg, dans le Wurtemberg. On
peut
traverser le Rhin dans les deux sens, amicalement. Peut-être
construit-on enfin la paix ?
Titre de couv. : "H. Sauldubois, peintre témoin de son temps". - DL 01-23669 (D4). - 920 (Br.) : 150 F. Sauldubois, Henry (1898-1981) -- Biographie BN 02686124 01-48063 |
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